Ce vendredi 6 avril, nous quittons les Cameron Highlands en direction des îles de Perhentian. Pour une fois, nous avons pris la voie rapide et choisi le transport direct par minibus, généralement plus cher que le bus local. Riches de nos précédentes expériences de transport en Malaisie, nous savons que le temps gagné avec ce choix compense largement son surcoût. Cinq heures suffiront donc à nous conduire au nord du pays.
Au port de Kuala Besut, nous profitons du temps d’attente de notre bateau pour engloutir une assiette de riz frit. 14h, il est temps d’embarquer. Le chauffeur du speed boat nous demande de nous installer à l’avant. Obéissants, nous nous frayons un chemin parmi les passagers pour atteindre nos sièges. Chaud devant ! Le bateau s’élance sur les flots à toute allure. Les enfants présents à bord se cramponnent à tout ce qu’ils peuvent tandis que quelques-uns de nos voisins semblent petit à petit virer au vert. Rien n’arrête pourtant notre capitaine, la main figée sur la boîte de vitesse poussée à fond, un sourire éclatant sur le visage. Mme Naturensac et Mlle Cartensac sont prises de secousses de fous rires à chaque rebond du bateau sur l’eau, créant un haut le cœur, pour certains insupportables.
Nous demandons au chauffeur du bateau de nous déposer du côté « Long Beach », à l’embarcadère. Ainsi, contrairement aux autres passagers, nous ne serons pas contraints de payer le bateau-taxi obligatoire de l’autre côté de l’île dépourvu d’embarcadère. Malins les voyageurs ! Cela nous donne en plus l’opportunité de faire le tour de l’île et de découvrir une à une toutes les guesthouses. 25 euros la chambre pour deux ? On savait que ce ne serait pas donner mais on espère trouver la bonne affaire. Mais lorsque les prix nous paraissent convenables, la porte affiche complet… « Ce n’est pas partie gagnée » murmure Mme Naturensac alors que nous traversons l’île, empruntant le seul chemin accessible, longeant restaurants et auberges. « Au pire, on dormira sur la plage » suggère Mr Routenvrac. « Mais honnêtement, ça ne nous ressemble pas de looser. On va trouver ! » Le guerrier retire alors ses chaussures, et les pieds dans le sable, se lance à la poursuite de la chambre qui conviendra à notre team. Mlle Cartensac part alors dans l’autre direction tandis que Mme Naturensac se charge de surveiller notre attirail.
Symphony, c’est vite dit !
« Bon, je vous préviens, c’est sommaire. Normalement c’est pour deux, mais on doit pouvoir ajouter un matelas. Le gérant avait l’air presque gêné de louer des chambres aussi sommaires » se marre Mr Routenvrac. De l’extérieur, notre chalet aurait presque du charme. En s’y installant, on le trouve même plutôt sympa. Et puis vient la nuit… Puis le réveil… « Je ne sais pas vous mais moi, j’ai été piqué toute la nuit » se plaint Mlle Cartensac. « La moustiquaire est toute trouée. » – « Euh… Ce ne sont pas des moustiques qui t’ont fait tous ces boutons » intervient Mme Naturensac. « Ce sont des puces. » – « Ben je dois en avoir plein mon duvet » ronchonne Mlle Cartensac.
25RM, soit près de 6 euros pour 3 : c’est le prix que nous avons payé pour jouer les aventuriers. En trois jours, trois nuits, nous avons vu passer une dizaine de blattes, subi des dizaines de piqûre de moustiques, le double en piqures de puces et ressenti des démangeaisons étranges dans nos mains nous réveillant en pleine nuit. Pour finir, la pluie a eu raison de notre toit en simili tôle dont les trous étaient bouchés au chewing-gum. Mlle Cartensac et Mme Naturensac passeront leur dernière nuit orageuse sous l’eau, se retranchant dans quelques coins de leurs lits respectifs pour éviter les filets d’eau et les oreillers trempés.
Mme Naturensac amphibie
Nous avons fait le tour de l’île pour trouver sa tanière : Fabien, le seul, l’unique moniteur de plongée français de l’île. Assis sur le ponton de l’école de plongée Steffen Sea Sports, en compagnie de son gérant Sam, un plongeur malaisien, nous discutons pour passer le temps, en attendant que notre homme revienne de son cours en mer. A 19h, il arrive enfin. « On vous attendait » lance enfin Mr Routenvrac. « Ca, ça fait plaisir » constate Fabien. « C’est pour qui ? C’est pour quoi ? » La future élève se présente. « C’est pour moi. » Mme Naturensac n’est pas très rassurée. Elle adore nager mais n’a jamais eu l’occasion de plonger la tête dans l’eau autrement que pour nager la brasse coulée. « Tout d’abord est-ce que tu as envie de le faire ce baptême de plongée ? » Ses yeux s’illuminent. Pour ça, il n’y a pas de doute. Il n’en faut pas plus pour convaincre Fabien. « Alors rendez-vous demain matin, à 9h. »
Ce samedi 7 avril, nous nous présentons à l’heure dite pour le cours de plongée. Pendant près d’une heure, Mr Routenvrac et Mlle Cartensac observent de loin le cours théorique se dérouler. Mme Naturensac ne loupe rien des explications de son professeur. Elle nous avouera plus tard que quelques spécificités physiques lui ont échappées, mais le principal est bel et bien enregistré. Il n’y a plus qu’à s’équiper en femme grenouille : combinaison, palmes, masque, gilet, bouteille,… On n’a rien oublié ? Alors en route pour la « plage romantique » !
Dans l’eau, Mme Naturensac enfile son gilet que son professeur a lesté de quelques plombs. « C’est pour t’aider à descendre » lui explique-t-il. « Mais pour le moment, on va faire quelques exercices en bordure de plage. Si tout se passe bien, on s’éloignera pour descendre à environ7 mètres. Ok ? » Mme Naturensac se laisse un instant envahir par la peur de ne pas y arriver mais s’interdit aussitôt cette éventualité. Le détendeur dans la bouche, les deux plongeurs disparaissent au fond de l’eau sous nos regards attentifs. « Elle n’a pas l’air de remonter. Ca a l’air de fonctionner. Il y a des bulles, c’est qu’elle respire. Elle doit être rassurée. » Passés les commentaires d’entrée en matière, nous nous éloignons tous les deux, à la découverte des fonds marins, laissant l’élève et le professeur communiquer à gestes silencieux. La plage est formidable. Malheureusement, beaucoup de coraux ont été ravagés par la masse de touristes défilant chaque jour. Il suffit d’un coup de palme, d’un pied posé, d’une main malencontreuse pour ôter la vie de ces êtres naturels. En nous éloignant de quelques mètres de la plage, nous croisons déjà un grand nombre d’espèces aquatiques. Sans tuba, nous fatiguons vite, obligés de sortir sans cesse la tête hors de l’eau.
Nous imaginons alors Mme Naturensac, équipée d’une bouteille, à la découverte de cet univers qui la fait tant rêver. Justement, les voilà qui s’enfoncent dans les profondeurs. « Houra ! » Après un faux départ dû à un court instant de panique, Mme Naturensac a bien cru que Fabien lui dirait que le cours s’arrêterait là. Mais non, voilà l’étape la plus difficile franchie, et les deux plongeurs à la découverte des fonds marins. Nous gardons nos distances pour ne pas perturber la concentration de l’élève, et l’appareil à la main, nous tentons de saisir au mieux quelques clichés de ce moment magique.
« Vous étiez où ? Je ne vous ai même pas vu ? » nous questionne Mme Naturensac en fin de séance, ravie de découvrir les photos. « Fabien m’a même dit qu’il vous botterait les fesses si vous n’aviez pas pris de photos ! » Fabien, ce héro, qui nous a offert une pleine matinée de bonheur. Une heure de plongée dont 30 minutes de balade, une descente à8 mètresde profondeur immortalisée sur un diplôme tant mérité, signé de la main du maître, saisie fièrement par Mme Naturensac. « On t’invite à manger ? » Ca mérite au moins ça et puis le plongeur est avant tout voyageur et nous avons beaucoup de choses à échanger. « C’est quoi ce que tu mets dans ta crêpe ? » demande Mlle Cartensac. « Tu ne connais pas ? C’est du pollen. Tu en manges une cuillère à café par jour et je te garantis que tu ne tomberas pas malade. » Une astuce que nous ne manquerons pas de retenir.
Snorkelling en eau trouble
Tee-shirt et pantacourt, il nous faut au moins ça pour passer la journée dans l’eau et ne pas cramer sous ce soleil de plomb. Oui, enfin le soleil de plomb c’était hier, aujourd’hui la plongée au tuba ce sera sous la pluie.
Le tour est proposé par toutes les baraques de la plage, des deux côtés de l’île. Et pour 7,50euros la journée, matériel inclus, on aurait eu tort de s’en priver. Ce dimanche 8 avril, nous embarquons avec 6 autres nageurs à bord d’un petit bateau où le conducteur ne parle que quelques mots d’anglais. Il a pour mission de nous conduire au rythme de nos envies en 7 coins spécifiques. Nous commençons fort : « Ici, vous pouvez voir des requins ! » rappelle-t-il avant de nous installer l’échelle pour descendre dans l’eau. On ne peut pas dire que ce soit rassurant et motivant pour entamer notre descente. De toute façon on est venu pour ça. Aucun de nous trois ne semble hésiter, nous plongeons equipés de nos palmes et masque-tuba. Dans l’eau, la tête plongée, nous avançons tout d’abord en groupe, les uns interpelant les autres. « Là ! Là ! Il y en a un ! » Mais c’est pourtant bien vrai qu’il y en a. Premier réflexe : ressortir la tête de l’eau aussi vite que possible pour prévenir les autres, sans doute inconsciemment aussi pour ne plus voir la bête car même un mètre de long, c’est impressionnant. Mais bien entendu, en replongeant la tête dans l’eau, l’animal a continué sa course, et l’on regrette de ne pas l’avoir suivi. On se remet alors à chercher, constatant tout de même sous nos corps une quinzaine de mètres de profondeur. Le groupe nage tout d’abord dans la même direction, suivant les conseils de notre « guide » du haut de son bateau puis celui-ci s’éloigne. Nous ne nageons pas tous à la même vitesse et la tête dans l’eau, on ne se rend pas toujours compte de la distance que l’on a parcourue. Et Mlle Cartensac choisit ce doux moment pour s’offrir sa frayeur de la journée. Constatant au bout de quelques minutes qu’il n’y a plus personne autour d’elle, elle tente tout d’abord de rebrousser chemin. Nager à contre courant, consciente d’être entourée de requins, ne plus voir le bateau, ni son entourage, Mlle Cartensac a beau tenter de se rassurer, son cœur commence à s’emballer et son pou s’accélère. « Ok, calme, ça ne sert à rien de s’inquiéter, les requins n’attaquent pas les humains sans raison, les autres ne doivent pas être loin, le bateau non plus, au pire il y a des rochers juste à côté… » Ben, en attendant, elle ne voit plus personne Mlle Cartensac. Elle hésite à faire demi-tour, ou à continuer dans cette direction… Ca devient dur de nager en se posant tant de questions… Et de plus en plus inquiétant au rythme de son pou qu’elle entend à présent tambouriner dans sa poitrine. « Oh et puis stop ! Direction les rochers ! » Pfiouuuu… Le stress retombe aussi vite qu’il est venu… Debout sur un rocher, au loin, elle fait de grands signes à un bateau espérant qu’il s’agisse du sien. Il se rapproche alors. « Ils sont là-bas indique le guide. Mais restez par ici. Les requins sont là. » Allez, encore un petit requin pour le plaisir ! De retour à bord, nous échangeons nos premières expériences. « Tu en as vu combien ? » – « Trois et franchement, ça m’a suffit ! » – « Tout le monde en a vu au moins un ? » s’intéresse le guide. La réponse positive le satisfait : première mission accomplie.
Nous passons ainsi la journée à palmer de point en point, tantôt suivant les traces d’une tortue géante, tantôt nageant dans un aquarium naturel. Bien que fréquentant uniquement des points touristiques, nous sommes agréablement surpris de nous retrouver le plus souvent le seul groupe. D’ailleurs, la tête dans l’eau, on oublie vite ceux qui nous entourent.
Arrivés au point des tortues, notre guide se met à crier en tous sens, encouragé par son collègue déjà sur place. « Elle est là, elle est là ! » s’écrit-il nous incitant à nous jeter dans l’eau. Seul Mr Routenvrac prend son temps pour s’équiper et entrer dans l’eau. « On se croirait au zoo. La pauvre tortue, elle n’a rien demandé. » réagit Mr Routenvrac. « Qu’il nous emmène dans leur environnement, passe encore, mais qu’il nous jette juste au-dessus d’elles, c’est un peu trop pour moi. » constate-t-il. « Je suppose que c’est ce que la plupart des gens attendent de lui… Mais tu as raison, on en oublie le principal, le plaisir de l’incertitude » confirme Mlle Cartensac.
En guise de dernière étape, Mme Naturensac retrouve avec joie la « plage romantique » qu’elle explore, cette fois sans bouteille, avec plus d’énergie encore malgré la fatigue de la journée. La fin de la journée, ce sera pour nous tous, farniente.
Etape à Mélaka
Sur l’île de Perenthian, missions accomplies, nous ne perdons pas notre temps. Dès le lendemain, après nos deux journées très sportives, nous reprenons le bateau puis un taxi jusqu’à la ville de Jethi où nous patientons jusqu’à 20h pour prendre notre bus en direction de Melaka. Mlle Cartensac profite de ce temps d’attente pour sortir l’outil Cartensac et apprendre quelques jeux à Mme Naturensac qui n’attendait que ça depuis son arrivée. Mr Routenvrac, quant à lui, effectue des recherches pour les jours à venir et met à jour notre site internet.
A 20h enfin, nous nous rendons à la gare routière où il nous faudra attendre près d’une heure encore pour que notre bus arrive. Après un premier quart d’heure difficile, nous tentons d’expliquer à notre chauffeur que la clim est vraiment inutile en pleine nuit et que tous les passagers semblent être aussi frigorifiés que nous. L’homme acquiesce, acquiesce encore mais rien ne se passe… Finalement, en attendant de pouvoir récupérer nos duvets restés dans la soute, Mr Routenvrac et Mlle Cartensac dégrafons les rideaux des fenêtres. Des couvertures de fortune qui nous aideront au moins à nous endormir.
Mélaka nous a d’abord déçus. Il faut dire qu’on nous en a trop dit. « Si vous avez aimé Hoï An, vous aimerez Mélaka ! » nous a-t-on souvent répété. « Hoï An ! Hoï An ! Ca n’a rien à voir ! Il n’y a rien ici… » murmurons-nous en traversant la ville dans sa longueur. La rue principale, située dans le quartier chinois, propose quelques boutiques intéressantes mais l’architecture ne retient vraiment pas notre attention. Nous nous amusons devant les tuc-tuc à pédales fleuris, visitons les ruines de l’église Saint Paul et le fort édifié par les portugais et nous promenons sur les quelques stands à touristes avec le sentiment d’avoir déjà tout vu. Ce premier jour, nous rentrons désabusés, déçus même d’avoir opté pour cette destination. Toutefois nous n’avons plus le temps de modifier nos plans, aussi dès le lendemain persistons-nous. Et cette fois-ci avec un véritable ravissement.
Kampung Morten
C’est dans une rue parallèle à la rue principale que, le lendemain, nous faisons nos premières découvertes : d’anciennes bâtisses superbement conservées accueillent à présent des antiquités. Nous avons le double plaisir d’observer architecture et pièces de collection. Nous restons abasourdis devant l’une de ces boutiques dans laquelle sont entreposés des façades de bâtiments en bois à 150.000 euros, des meubles, miroirs et lustres ne pouvant avoir occupé que des demeures luxueuses au vu de la taille et des prix annoncés,…
Au bord de la rivière que nous avons trop rapidement traversée le premier jour, nous décidons de nous promener. Nous hésitons un moment à utiliser les bateaux-taxi, puis optons pour la marche à pieds. Quelle bonne idée ! Marchant le long de la rive, nous pouvons à loisir nous arrêter pour prendre en photo les petites maisons traditionnelles. « On dirait des fausses tant elles sont décorées. Si ça se trouve, elles sont en carton ! » L’une d’entre elles nous donne même l’impression d’être une maison d’exposition pour touristes… Poursuivant notre balade, nous nous arrêtons, très intéressés devant plusieurs petits groupes de joueurs, penchés sur des damiers de 12 cases sur 12 sur lesquels glissent des pions d’échecs que l’on a recouverts d’une peinture pour en cacher les symboles. Notre présence ne semble pas déranger. Bien au contraire, on se pousse pour nous laisser la place d’observer, on nous questionne, on nous propose de jouer. Nous restons timides devant ces joueurs invétérés qui n’oublient pas de miser leurs billets. « Ce sont des échecs » explique un petit monsieur. « Ah non, ce sont des dames ! » corrige Mlle Cartensac. « Oui, des dames ! C’est un jeu de chez vous peut-être ? » demande alors l’homme intéressé. « Peut-être, oui. En tous cas, on y joue aussi mais sur des plateaux plus petits. » L’homme rit. Nous circulons de plateau en plateau. On nous présente l’homme le plus fort de la Malaisie. Puis finalement, on nous dit que non, c’est le plus bête. Tandis qu’il se dandine, amusé mais surtout gêné, tous rigolent. Sans doute leur manière à eux de nous accueillir dans leur univers. Nous déclinons poliment leur invitation à jouer, remercions et nous éloignons. Un peu plus loin, nous sommes subjugués par des fresques murales, de véritables tableaux géants originaux et traditionnels. Mme Naturensac plonge aussitôt dans le décor, posant majestueusement devant l’objectif de Mr Routenvrac. « Et bien ! C’aurait été dommage de rater pareil endroit » avouons-nous avant de quitter ce petit coin exotique.
Préparations au décollage
Ce matin, jeudi 12 avril, nous nous réveillons de bonne heure. Il n’est pas question de farniente aujourd’hui. Nous avons tout un programme à respecter, Mme Naturensac s’envolant demain matin pour la métropole française. Euh… L’avion ne décollerait-il pas de Kuala Lumpur ?!! Mais si, mais on a tout prévu : on fera le trajet de nuit ! Tout le monde est prêt alors en route pour la dernière journée.
Première mission : acheter un sac afin de délester les sacs à dos de Mr Routenvrac et Mlle Cartensac. « Oh non ! » Le magasin de sac repéré la veille est fermé aujourd’hui. Il ne nous reste plus qu’à faire le tour de la ville pour en dénicher un nouveau… « Mais on n’a pas le temps pour ça ! » Alors on prend l’option centre commercial. On devrait bien y trouver notre bonheur parmi ses 7 étages. Nous y trouvons notre bonheur et bien plus encore : un étage dédié aux jeux forains, billards et tir à l’arc, un étage cinéma, et au dernier étage, une piste de roller ! « Je n’aurais jamais pensé trouver tout ça en Malaisie » s’étonne avec ravissement Mme Naturensac.
Sur le chemin du retour, nous tournons un peu en rond pour trouver le lieu approprié à l’achat de nos tickets de bus pour la nuit à venir. Finalement, les billets en main, nous rentrons à la guesthouse. Il ne reste plus qu’à faire le sac. Chaussettes chaudes, bonnets, collants, tee-shirts, jeux achetés en cours de route,… Nous nous délestons du mieux que nous pouvons. L’objectif atteint, nous sous-pesons enfin nos sacs à dos. « Ouaou ! » s’exclame Mlle Cartensac, « j’ai l’impression qu’il est tout léger ! » – « Ca me fait bien plaisir ! » affirme Mme Naturensac, heureuse de nous soulager de tout ce poids.
Il est 18h. Alors que nous passons pour la dernière fois dans le parc de la ville, Mme Naturensac s’arrête, expectative. « Quand même… Je suis déçue qu’on n’est pas réussi à savoir la raison de toutes ses plantes incrustées dans les arbres… » Un mystère que Mr Routenvrac se plaira d’élucider en quelques secondes. Nous découvrons des fils de fer et des clous permettant très certainement aux plantes de pousser dans le creux des arbres, donnant parfois un résultat époustouflant. « Par contre, je pense que dans la jungle, ce phénomène est naturel. Il y a tellement de plantes différentes qu’elles poussent où elles peuvent. »
Sa curiosité assouvie, Mme Naturensac se sent prête à rentrer. « Et notre massage de pieds ? » – « Ben justement on y va ! » Une heure de détente et de relaxation qui feront autant de bien à la vacancière qu’aux deux voyageurs.
A 23h enfin, nous rentrons à l’auberge pour récupérer nos bagages, saluer nos hôtes et monter dans un taxi précommandé. Pour le départ de Mme Naturensac, nous avons choisi de lui faire vivre une véritable derrière aventure.
A 23h15, nous arrivons à la gare routière. A 00h15, nous sommes sur le qui-vive, le bus doit arriver d’un instant à l’autre. A 00h30, nous commençons à fatiguer. A 00h45, nous commençons à nous inquiéter. A 01h00, nous commençons à redouter… « Tout de même, on a rendez-vous avec un avion » souffle Mr Routenvrac. Enfin, nous voyons passer un agent. « Savez-vous ce qui se passe ? » Il ne sait pas. Personne ne sait et les autres passagers ne semblent pas plus détendus que nous. Mme Naturensac, routarde de première classe, ne se fait plus de souci. C’est simple, elle dort, confortablement calée entre deux sacs à dos. A 01h30, l’attente devient trop longue. Les voyageurs tournent en rond sur le parking de la gare comme des lions en cage. Soudain, nous entendons un vrombissement de moteur. Les phares d’un bus garé en face de nous s’allument et l’information se met à circuler dans le parking comme une rumeur: le chauffeur de bus s’était tranquillement endormi dans son bus ! Nous montons dans le bus, partagés entre l’envie d’applaudir et celle de nous assurer de l’état de notre chauffeur. « Ca va aller maintenant ? Vous n’allez pas vous rendormir ? » En route !
Il est 3h45 lorsque nous arrivons dans l’enceinte de l’aéroport. Nous regardons, un peu gênés, Mme Naturensac s’allonger sur une banquette de fortune et en faisons autant. A 6h, nous nous réveillons pour procéder à l’enregistrement des bagages. Mme Naturensac est tout sourire. Elle ne semble pas nous en vouloir de lui avoir fait subir tant de baroudage. Elle pousserait même jusqu’à nous faire croire qu’elle s’est bien reposée. Nous l’accompagnons jusqu’à la porte d’embarquement. Contrôle de l’immigration, tramway,… A présent, plus rien ne lui fait peur. Peut-être quand même de ne pas revoir son fiston pendant les 3 prochains mois. Mais cela fait partie de notre aventure ! De l’autre côté de la porte d’embarquement elle s’assure que nous la suivons bien du regard, nous salue une dernière fois puis s’éloigne. Quant à nous cette fois-ci, finies les vacances, il nous faut reprendre la direction des sentiers battus. Nous traversons une dernière fois l’aéroport de Kuala Lumpur. Pour nous aujourd’hui, le trajet se fera à la locale !
Retrouvez l’album aquatique archi-complet ici !