En chiffres
- 21j du 8 au 29 janvier 2012 (10j de mauvais temps)
- 15,5 millions de Dongs dépensés soit 580€
- 398km à vélo (dont 30km de nuit à la frontale)
- 36 arnaques (trajet Hanoi-Cat Ba en pôle position)
- 2 vélos achetés (« Culdesac » et « Cadivrac »)
- 1 jolie rencontre (Chau à Long Xuyen)
- 1 crevaison sur Culdesac (persistante 3 rustines sans effet)
Brèves et Réflexions
Pendant ce séjour vietnamien, nous avons souvent été confrontés à des situations inconfortables et agaçantes. Celles-ci nous ont fait beaucoup réfléchir sur notre condition de voyageur, sur nos attentes et notre perception de la population. Voici une liste de réflexions de notre part et de celle de nos rencontres :
- « Nous ne sommes pas des touristes, nous sommes des voyageurs » (Mlle Cartensac)
- « Nous ne sommes pas riches, nous sommes organisés » (Mr Routenvrac)
- « Tel prix, tel service » (Manh, guide Hanoi)
- « Vous pouvez payer ce prix, vous ! » (vendeuse marché Hoi An)
Au mauvais endroit, au mauvais moment
Soyons honnêtes, le nord du Vietnam n’atteindra jamais le Top5 de nos expériences lorsque nous ferons le bilan de ce tour du monde. Pour établir un pareil constat, il nous faut prendre en compte plusieurs facteurs décisifs.
Tout d’abord, nous sommes arrivés à la frontière du Vietnam assez épuisés de nos 2 mois de grand froid et emplis d’émotions. Nous attendions avec impatience la chaleur (humaine et climatique), un changement de rythme et davantage encore de belles découvertes, soit le contraire de ce à quoi nous avons été confrontés. En commençant par l’arnaque des billets de train pour Hanoi à la frontière, les difficultés pour acheter deux vélos alors que nous pensions avoir atterri dans LA ville aux vélos, le trajet Hanoi-Cat Ba roccambolesque, la bagarre pour ne pas être surtaxer à chaque trajet en bus, etc. Très vite, le tourisme de masse nous est apparu comme le coupable de cette destruction: tant au niveau des paysages que des vietnamiens. C’est ce dernier constat qui nous a le plus atteint. Peut-être aurions-nous dû prendre davantage de risques, nous perdre dans les profondeurs du nord du Vietnam et ainsi, rencontrer une population sensible à la rencontre. Nous conserverons notre regret pour cette fois et tenterons dorénavant de nous approcher au plus près des zones rurales et non touristiques.
Le juste prix
L’obligation de tout négocier est une éxperience tout aussi éprouvante. Après 21 jours au Vietnam, nous n’avons toujours pas les idées claires sur le bon prix des éléments courants tels que la nourriture. Un jour les bananes sont à 5000, l’autre jour à 30000. Cela donne une idée des variations possibles que l’étranger/touriste/voyageur doit affronter. Ici la négociation n’est pas un jeu, la culture imposant au vendeur de ne perdre la face sous aucun prétexte. Il faut ruser lors des négociations et conserver à l’esprit que le vendeur aura le dernier mot. Insister conduirait l’acheteur à voir ses affaires se solder par un échec, voire un refus catégorique de vente.
Notre visage occidental assimilé à « l’étranger, le fortuné », nous invite à occuper une place élevée dans l’échelle de la négociation, au même titre que les américains, les canadiens et les européens quelque soit notre couleur de peau. Tous dans le même bateau! Aussi, lorsqu’une américaine se rue sur nous pour nous jurer qu’il n’est nul nécessaire de négocier, les prix étant fixés à leur juste valeur, nous nous trouvons face à un sentiment partagé. Nous sommes interpelés par la naïveté de ces gens prêts à dépenser leurs économies, ce qui par ailleurs, ne nous attriste nullement. En revanche, nous sommes touchés par les conséquences de leur négligence du coût de la vie locale, dénaturant dans un même temps l’économie du pays et les relations avec les locaux. Ces derniers n’hésitent donc pas à gonfler les prix de façon déraisonnable, consacrant tout leur temps à l’attente du pigeon qui payera. Les locaux portent donc de moins en moins d’intérêts à leurs métiers, leurs produits, leurs avenirs ne cherchant qu’un profit rapide et facile grâce aux touristes potentiels. Tel est notre sentiment, notre vécu.
A bicyclette…
L’achat de nos compagnons de route Culdesac et Cadivrac n’a pas été aussi facile que prévu. Le choix a été ardu mais au final pour 150€ par vélo, nous avons pu rapidement en savourer les bénéfices.
- Un rythme plus adapté à notre désir de découverte,
- la proximité avec les gens,
- l’effet sportif,
- et un sentiment de liberté.
De plus en plus sûrs de nous et de nos montures, nous parcourons alors tout le sud du Vietnam de Can Tho à la frontière du Cambodge, oubliant ainsi bus et train. Nous conseillons vivement ce mode de transport même si le traffic et la sécurité routière laissent très largement à désirer. De petits parcours, les premiers temps, permettent de se familiariser avec les sorties inopinées de chaque coté de la route, les conducteurs en contre sens et la pratique frénétique du klaxon.
« Cartensac » se dit « Cartocho » en Vietnamien
Comme vous avez pu le constater dans nos articles, le Vietnam n’a pas été un terrain de jeu très fertile pour l’outil Cartensac. Le peu de rencontres que nous avons eu, ne nous a pas permis d’exploiter et de découvrir la culture du jeu vietnamien. Néanmoins, le vietnamien est « joueur ». Dans chaque ville, à chaque coin de rue, nous avons aperçu des attroupements d’hommes, cartes à jouer dans une main, billets dans l’autre. De nombreuses tables de billards ornent des cours ouvertes sur les jardins. Nous avons également croisé quelques joueurs de pétanque. Plus d’une fois, nous avons été tentés de nous joindre à leur partie mais nous y avons vite renoncés. Le vietnamien ne conçoit pas le jeu sans l’appât du gain. Nous nous sommes alors contentés d’observer en silence, tentant de comprendre leurs mécanismes et de capter quelques sourires joueurs. Aussi, avons-nous été choqués de constater que les quelques enfants, âgés de 8 ans seulement, alignaient de petits billets sur leurs tables de jeu. Il a bien fallu à l’outil Cartensac se faire une raison. Nous n’avons pas été en mesure de l’introduire à sa juste valeur.