Avant d’embarquer sur notre bateau, ce mardi 6 mars, nous nous arrêtons à l’un des nombreux stands « snack » pour nous préparer un copieux pique nique: sandwich au Nutella pour notre petit déjeuner, sandwich au poulet crudités pour notre déjeuner. Voilà un menu auquel nous n’avons pas eu accès pendant plusieurs mois. Nous ajoutons à cela des pâtisseries au chocolat et plusieurs bouteilles d’eau. Au Laos, le pain et les pâtisseries sont un héritage français. Nous sommes fin prêts pour la longue traversée qui nous attend sur le fleuve du Mékong. A bord, nous retrouvons une dizaine de touristes français, portugais, allemands, américains et quelques locaux.
Chacun prend place sur les sièges du paquebot: des sièges initialement conçus pour les bus, en mousse, inclinables et très confortables. Ceux-ci n’étant pas fixés au sol, petit à petit, les voyageurs se mettent à leur aise, s’offrant de grandes banquettes ou de simples repose-pieds. Suivant l’exemple d’une jeune femme, Mlle Cartensac s’emmitoufle dans son duvet. Il faut dire qu’il est encore tôt et que le bateau est assez rapide : vent frais, éclaboussures, mieux vaut être équipé. Mr Routenvrac, quant à lui, saute sur l’occasion pour arracher du fond de son sac, son softshell vert, nous ramenant à de souvenirs marins lointains et bien plus frais encore !
Le capitaine du bateau nous interpelle par sa curieuse façon de manœuvrer. Assis, courbé sur son tabouret, à gauche de son gouvernail, il tend les bras pour l’atteindre et ne cesse de changer de cap: droite, gauche, droite, gauche, comme s’il tentait à tout instant de rattraper la barre. La technique semble toutefois bien fonctionner, l’homme ne se lassant pas, même après 9h de navigation, de ses mouvements incessants.
Déjà plusieurs semaines que notre trajet longe, croise ou contourne le Mékong. Cette fois-ci, nous allons le suivre dans tous ses états jusqu’à la frontière thaïlandaise. Tantôt large et calme avec pour seul décor de volumineux bans de sables et quelques buffles d’eau, il peut rapidement se resserrer et serpenter à travers de nombreux rochers aiguisés. Nous nous faisons doubler à plusieurs reprises par des « speed boat » ou autres bateaux locaux. Il faut préciser que nous sommes à contre-courant alors le trajet durant 2 jours, nous avons tout le loisir d’alterner entre moments d’oisiveté à admirer les paysages, assis au fond de notre siège et moments de concentration : prendre le temps de saisir les plus belles images, rédiger quelques lignes pour le site internet, discuter de la suite des évènements, échanger avec les autres usagers,… Voyageant sur les routes depuis un long moment, ces instants sont précieux. Prisonniers d’un petit espace, nous ne pouvons que prendre le temps.
Au bord du fleuve, nous saluons des chèvres, absentes de nos paysages depuis bien longtemps. Partout, les buffles prennent un plaisir monstre à se baigner dans les eaux ou se rouler dans les points boueux. Mr Routenvrac attire l’attention de Mlle Cartensac, plongée dans son récit: « Regarde! » Les regards de tous les passagers se figent dans la même direction, partagés entre dégoût et curiosité. A la surface de l’eau, un énorme porc, retourné les quatre pattes en l’air, flotte, inerte, gonflé d’eau…
Aussi, nous observons avec grand intérêt les différentes espèces de volatiles se poser sur l’eau ou virevolter dans les airs. Mr Routenvrac tente tant bien que mal de saisir un cliché.
Pour la première fois, nous croisons des groupes d’hommes et de femmes, tamis à la main, à la recherche de quelque poussière d’or! « Tu crois qu’il y en a vraiment? » demande Mlle Cartensac. « Sûrement, sinon ils ne seraient pas là. » Combien de temps passé, les pieds dans l’eau, le dos cassé en avant pour récolter quelques paillettes, au mieux une pépite de ce matériau si précieux? Au Laos, le trésor le plus précieux de tous les enfants et adolescents est inévitablement l’eau. Debout sur de grands rochers, les jeunes gens se défient encore et toujours, prêts à plonger et barboter dans ces eaux qui leur semblent intarissables. Plus loin, des jardiniers, accroupis au cœur de leurs cultures, nous regardent passer. Alors que nous approchons de notre escale, le soleil commence à se refléter dans les eaux. Nous n’assisterons pas à son coucher mais l’accompagnons dans sa descente.
Escale à Pak Beng
On ne vient pas à Pak Beng par hasard. C’est l’escale obligatoire pour tous les passagers souhaitant transiter du Laos à la Thaïlande ou vice-versa, en passant par les eaux du Mékong. Rares sont les touristes qui choisissent délibérément d’y passer plusieurs jours. Alors, à notre arrivée au port, nous acceptons de jouer le jeu et nous laissons porter par l’organisation plutôt bien rodée de ces vendeurs de « nuit ». Nous convenons rapidement d’un hébergement avec un racoleur et à sa demande, prenons place à l’arrière de sa camionnette, comme une dizaine d’autres voyageurs. A notre arrivée à l’auberge, l’homme est directif: « Vous montez vous installer et après vous venez dîner à notre restaurant. » Refusant le pack touriste complet, nous prenons la liberté de marcher dans l’allée principale et de nous installer au restaurant de notre choix, liberté que nous ne regretterons pas. Nous sommes servis au restaurant Sabaidee par un jeune homme laotien, parlant de façon époustouflante l’anglais et le français qu’il n’a appris que par les touristes de passage. Tel un véritable chef de rang, passionné par les talents de chef cuisinier de sa femme, il a su éveiller nos papilles gustatives et nous en apprendre sur la cuisine de son pays.
Le lendemain, à 8h, nous redescendons du sommet de la ville, sur l’embarcadère. Notre bateau est prêt à nous recueillir. En route pour la frontière! Alors que nous retrouvons les mêmes passagers que la veille et nous installons bien à notre aise, nous apercevons les touristes allant dans l’autre direction. Le trajet est bien moins reposant pour certains d’entre eux, contraints de s’assoir par terre par manque de place… « Ce qu’ils ne savent pas » précise Mr Routenvrac, « c’est qu’ils sont dans leur droit de demander un bateau supplémentaire pour ne pas être assis par terre »… Mais pour économiser un bateau, les laotiens n’hésitent pas à demander aux touristes de se plier en quatre. Et encore faut-il avoir le caractère nécessaire pour refuser pareille situation!
Qui ne risque rien, paie plus !
Il n’est pas toujours évident de s’appeler « touriste ». La veille encore, au moment de l’achat de nos billets, nous en avons vécu l’expérience. Afin de vous aider à comprendre voici un résumé des longs échanges entre vos voyageurs préférés et l’agence intitulée « centre nautique de Luang Prabang »:
- Mr Routenvrac: « Combien coûte un billet pour le trajet Luang Prabang – Huay Xay? »
- Mr X: « 260.000 kips pour les deux billets ».
- Mr R: « Ce n’est pas très intéressant. L’autre homme un peu plus loin nous propose 110.000 K pour la première partie et nous affirme que l’on pourra acheter le billet du deuxième jour pour le même prix… »
- Mr X: « Vous ne devriez pas lui faire confiance. Il ne sait même pas ce qu’il vend. Son bateau à lui met deux jours pour faire chacun des deux trajets. Le mien vous conduira à Prabang en un jour. Vous dormirez sur place. Puis, le lendemain, un deuxième bateau vous conduira à Huay Xay. »
- Mr R: « Comment est-ce possible qu’il mette 4 jours pour faire le trajet que vous faites en 2 jours? »
- Mr X: « Mon bateau est réservé aux touristes. Nous ne faisons pas plus de deux haltes. Tandis que le sien s’arrête sans arrêt pour les locaux. »
- Mr Routenvrac, à part à Mlle Cartensac: « Pour le coup il a peut-être raison. Je vais retourner voir l’autre homme et lui demander des précisions. » Il s’en va. Pendant ce temps, Mr X continue à tenter de persuader Mlle Cartensac.
- Mr X: « Vous ne me faites pas confiance? Vous pensez que je mens? »
- Mlle Cartensac: « Ce n’est pas ça mais vous savez, on se fait très souvent avoir. On sait que certains n’hésitent pas à arnaquer les touristes… Alors qui croire? »
- Mr X: « C’est normal que vous vous fassiez escroquer si vous achetez vos billets à n’importe qui! Nous, nous sommes une véritable agence. Vous pouvez voir notre nom ici. On ne peut pas se permettre de vous mentir. Sinon, on aurait des soucis. »
Mr Routenvrac revient. Discussion en français:
- Mlle Cartensac: « Alors qu’est-ce qu’il t’a dit? »
- Mr Routenvrac: « Il confirme qu’il met une journée par trajet mais il parle très mal anglais et n’est pas sûr de lui. Quand je lui ai demandé si le bateau s’arrêtait tout le temps, il m’a dit « peut-être »… Je ne suis pas sûr de pouvoir lui faire confiance… Et je me demande si l’on peut réellement acheter le deuxième billet sur place et si oui, dans quelles conditions. Et toi? Qu’est-ce qu’il t’a dit? »
- Mlle Cartensac: « Ses arguments tiennent la route. En même temps, il en fait presque trop… »
- Mr Routenvrac: « Il va falloir que l’on prenne une décision. On prend le risque ou on assure le coup? »
A trop tergiverser, refusant de prendre le risque pour une fois, nous prendrons la mauvaise décision en payant 260 000K au lieu des 220 000K. Notre vendeur n’était qu’un margoulin ou dans le cas présent un pirate. Il ne s’agissait finalement que d’un intermédiaire qui ne possède pas plus de bateau que son concurrent. Aussi, ne sommes-nous pas surpris, à notre arrivée à Pak Beng, de voir un homme monter à bord pour vendre le billet Prabang-Huay Xay au prix régulier de 110.000K.
L’ice coffee c’est quoi ?
A notre arrivée à Huay Xay, ville frontalière, nous sommes bien reposés. Après un tour en centre-ville pour jauger les offres d’hébergement, nous retournons finalement nous installer dans la première auberge consultée, la plus modeste de la ville, située à quelques pas du port. Douchés, nous ressortons pour notre quête quotidienne: trouver de quoi nous sustenter. Désireux de publier notre dernier article « Bilan Cambodge » dans la soirée, il nous faut ensuite nous poser dans un café disposant d’une connexion internet. Mr Routenvrac, le souvenir du bon café de Bolaven en tête, commande un ice coffee (café glacé) et se plonge dans son travail tandis que Mlle Cartensac savoure son chocolat chaud. Peut-être est-il temps pour nous de vous dévoiler le secret asiatique des boissons lactées? A défaut de lait de vache, ils utilisent du lait concentré sucré (en petite quantité)! Un vrai délice… A vos tests! En revanche, ce qu’il nous faudra déplorer ce soir… C’est la glace…
Le soir, alors que la ville de Huay Xay est endormie, de l’autre côté, en Thaïlande, dans la ville de Chiang Khong, pourtant séparée de sa voisine par le seul Mékong, c’est la fête! Les percussions nous accompagneront jusque dans nos songes. Au petit matin, nous nous préparons à franchir une dernière fois le Mékong. Munis de nos passeports, nous nous présentons à la douane qui pour une fois, ne nous demande pas le moindre dessous de table pour apposer son tampon sur nos visas… Non sans une certaine nostalgie… Finalement, la surprise retombe : nous devons payer nos billets d’embarcation pour traverser le fleuve et y ajouter un petit billet à notre chauffeur pour faire passer les vélos! Et bien voilà qui nous rassure, nous sommes toujours en Asie. Passer la frontière en bateau, c’est nouveau, plutôt amusant et nous donne une impression de fouillis.
C’est ainsi que nous entrons en terre thaïlandaise ou plus précisément en plage thaïlandaise. On s’attendrait presque à ce que les jeunes femmes à notre arrivée nous fleurissent le cou, mais elles se contentent de nous saluer d’un grand sourire. Nous montons quelques marches et traversons une rue pour nous coller à la queue d’une file d’attente, devant le guichet du contrôle de l’immigration. Après une longue demi-heure d’attente, vient notre tour. « Je ne me sens vraiment pas bien » commence à se plaindre Mr Routenvrac qui digère mal son café glacé depuis la veille. Et quand Mr Routenvrac commence à se plaindre, Mlle Cartensac le sait, c’est mauvais signe. « Je vais tomber dans les pommes » finit-il par lâcher. « Assieds toi » lui conseille-t-elle. Puis plus sèchement, le voyant virer au blanc « assieds-toi! » Mr Routenvrac s’assied un instant mais trouve tout de même le courage de se relever juste le temps de montrer son visage à l’officier qui ne semble pas se soucier un instant de son état. Alors que Mlle Cartensac récupère les papiers, Mr Routenvrac se rassied, encerclé par une troupe d’impatients. « Allez ouste, du vent! » lance Mlle Cartensac « Poussez-vous! ». Elle asperge d’eau la nuque de Mr Routenvrac, qui commence enfin à retrouver un peu de couleur. Nous avons encore de la route pour aujourd’hui. Il ne va pas falloir traîner sous cette chaleur.
Et nous ne traînerons pas au vue de nos différentes missions de la journée. La première: retirer de l’argent. Finis les kips, nous passons aux bats (25000 kips = 40 bats = 1 euro). Nous achetons une bouteille de coca, médicament incontournable et nous rendons aussitôt au marché où nous trouvons notre bus pour Chiang Raï. « 65 bats, soit 1,50 euros pour un trajet de 2h, je sens que la Thaïlande va nous plaire! » lance Mr Routenvrac avant de s’assoupir dans le bus. Arrivés en ville, Mr Routenvrac, conscient que nous devons nous mettre au travail, semble avoir récupérer des forces. Après quelques kilomètres de vélo, nous parvenons à Akha River House. Mlle Cartensac s’empresse d’aller aux informations. Elle revient satisfaite. « C’était 250 B la chambre, j’ai négocié pour 200. » – « On va voir la deuxième en face alors » répond Mr Routenvrac, complètement épuisé. « T’es pas sérieux là? 200 B, ça fait 5 euros. Dans ton état, on ferait mieux de se poser. On va pas tourner en rond pour 1 euro! » – « C’est vrai… Je me rendais pas compte de ce que ça faisait… » Le temps pour Mlle Cartensac de régler les formalités parait long à Mr Routenvrac qui s’affaisse petit à petit sur son vélo, prêt à tomber de fatigue. Il est 14h, la journée pour lui, se finira au lit.
Changement de décor
Découvrir un nouveau pays, c’est s’accoutumer à chaque fois à une nouvelle langue, une nouvelle monnaie, s’intéresser à de nouvelles coutumes, une histoire et une culture différentes,… Non, ni le Vietnam, ni le Cambodge, ni le Laos, ni la Thaïlande ne sont semblables. Si leurs ressemblances semblent évidentes, nous parvenons de mieux en mieux à observer leurs différences. Toutefois, dès nos premières balades en Thaïlande nous sommes surpris de découvrir tant de changements. « On se croirait presque en Occident! » Nous sommes troublés dans un premier temps par la diversité de marques de voitures, puis par la présence et l’accessibilité des produits occidentaux dans les petites surfaces. Mr Routenvrac, convalescent, nous nous rendons dans un centre commercial pour manger une pizza, afin d’éviter les épices et autres surprises thaïlandaises pour le moment inappropriées. Nous découvrons des boutiques de vêtements et de chaussures aux marques occidentales, et dans chaque boutique et restaurant un système informatique bien plus développé que ceux dont nous disposons en France.
Herr Peter, marchand de livres
Une autre de nos missions à l’entrée dans un nouveau pays, c’est l’achat d’un guide de voyage. Nous nous rendons chez « Orn’s Book », vente et échanges de livres usés. Peter, le gérant, est un vendeur atypique. Allemand marié à une thaïlandaise, il a choisi de changer de vie en venant s’installer ici. Nous profitons de son savoir, son humour et passons un agréable moment avec lui. En toute simplicité, il nous échange un guide touristique sur la Thaïlande contre notre exemplaire du Laos. « Le nôtre n’est pas en bon état… » nous excusons-nous. « Peu importe, l’idée c’est de dépanner. Si quelqu’un en a besoin, il sera heureux de le trouver ». Peter retient pour chacun de ses trocs, la modique somme de 20 B et cela quelque soit l’état ou la valeur de l’échange. Nous quittons sa demeure, conquis par son projet, munis d’un nouveau guide et enrichis d’expressions thaïlandaises: « bonjour », « merci » seront un bon début.
Chiang Rai est pour nous l’occasion de découvrir nos premiers temples thaïlandais et d’y acquérir la bonne habitude de retirer nos chaussures à chaque entrée de bâtiments. Si Mr Routenvrac, chaussé de ses Crocs, n’y voit pas d’inconvénient, pour Mlle Cartensac c’est une autre histoire où manque de souplesse et nœuds de lacets font mauvais ménage.
A la recherche d’un palace
Ce samedi 10 mars, nous arrivons en vélo à la gare de Chiang Rai à 10h45. Cela tombe bien, un bus pour Chiang Mai est affiché pour 11h. Tandis que Mr Routenvrac se rend au guichet pour acheter nos billets, Mlle Cartensac, la fleur au fusil, s’empresse de replier et empaqueter les deux vélos. « Ne t’emballe pas, ce bus est complet, comme les suivants d’ailleurs. Il faut qu’on attende jusqu’à 13h15. » De quoi freiner notre élan… Il ne reste plus qu’à prendre notre mal en patience. Après 2h30 d’attente et 3h de voyage en bus, nous arrivons enfin à la gare routière de Chiang Mai. Mlle Cartensac est toute excitée. Il ne nous reste plus que deux jours pour préparer l’arrivée de nos invités de marque. Nous établissons notre repère dans un petit chalet en bois dans la vieille ville et dressons la liste des priorités : trouver une auberge qui soit à la hauteur de nos illustres visiteurs sans pour autant exploser le budget, dénicher quelques adresses de restaurants locaux accueillants et raisonnablement gastronomiques, enfin, comparer et présélectionner des activités locales en parcourant les mille et une agences de la ville.
Après des heures d’investigation sur internet et dans notre guide, d’explorations dans les rues, de négociations, il est temps de faire redescendre la pression. A 18h, ce dimanche 11 mars, nous savourons un délicieux dîner local en parcourant le « Sunday market », marché du dimanche assez réputé. Ce soir, en nous couchant, nous prenons conscience que pour la première fois depuis plus de 4 mois, nous allons cesser de vivre à deux et partager notre voyage. « Je n’arrive pas à m’endormir… » avoue Mlle Cartensac. « …Il faut commencer par fermer les yeux » s’amuse Mr Routenvrac.
Retrouvez l’album complet ici.