Xi’an et Terracotta army

La classe !

Le 22 décembre, nous quittons Pékin en direction de Xi’an. Comme souvent, nous arrivons largement en avance à la gare. Celle-ci est organisée telle un grand aéroport, contrôle des billets pour entrer dans le hall ainsi que rayon X pour les bagages. Il y a une foule incroyable et les nombreux kiosques et restaurants tentent par tous les moyens d’accrocher les passants. Nous prenons quelques repères puis nous nous restaurons avec un plateau repas peu appétissant. L’heure de notre départ approche et nous décidons de rejoindre la salle d’attente qui mène à notre train. C’est l’occasion de découvrir les vendeurs de sièges pour patienter et de bien rire devant « Intervilles » qui passe en boucle sur l’écran géant.

Nous partons pour 13h de voyage, les fesses posées sur une banquette pour 3. C’est sans compter les enfants qui viennent s’ajouter et le face à face avec une autre banquette. Donc oublions la place pour étendre nos jambes d’européens. De plus, pour nous bercer, nous bénéficions d’une poignée de mélomanes qui, ne se suffisant pas des multiples écrans, où passent en boucle de la publicité, jugent bon de faire partager à leurs voisins, les musiques locales qui saturent leurs téléphones portables. Les voisins ne semblent d’ailleurs pas gênés de partager leurs deux oreilles en 5 tubes différents. Certains se risquent même à chantonner. La différence de culture s’observe parfois sur ce type de situation. Cette liberté d’expression qui serait jugée de vacarme irrespectueux en France est ici coutumière. Nous partons à la recherche du Ying et du Yang et tentons, malgré tout, de nous reposer. Mlle Cartensac parvient à s’endormir deux, trois heures, vautrée sur le bord d’une table tandis que Mr Routenvrac attend un sommeil qui ne viendra pas. On en a eu pour notre argent… Ce trajet nous a coûté 150Y soit 18€ pour 1200kms.

Xi’an Vegas

Nous arrivons à 5h30 à Xi’an. Il fait encore nuit. Nous traversons la ville, illuminée de mille feux afin d’atteindre notre auberge de jeunesse. Il n’est pas encore 7h et tout le monde dort encore. Nous réveillons l’hôte qui nous ouvre la porte. Les escaliers aussitôt montés, nous nous couchons. Le chauffage ne fonctionne pas, mais, trop épuisés, nous n’avons pas le courage de redescendre. Cela peut bien attendre, le sommeil, lui, n’en peut plus.

A quelques mètres seulement de l’auberge, nous découvrons un magnifique parc, tout éclairé. Les chemins se croisent, de petits ponts enjambent une rivière, des multitudes d’espèces d’arbres et d’arbustes différents, parfaitement taillés, donnent l’impression de traverser une forêt enchantée. Dans chaque espace delimité, une scène ou une œuvre d’art est presentée. Du marionnettiste aux réunions impériales, l’art est ainsi déposé sous les yeux et « dans les mains »des passants. Au nord du parc, nous admirons la grande pagode de Xi’an, prolongée par une fontaine de plusieurs étages. Le soir venu, des centaines de jets jaillissent au rythme de la musique, diffusée par d’immenses enceintes. Bien qu’impressionnant en quantité d’eau déversée, le spectacle n’est pas éblouissant. Il offre toutefois un beau rassemblement dans ce quartier particulièrement vivant.

Autour du parc, les rues illuminées semblent appeler les noctambules. Les bars se suivent, tous aussi éclairés, bruyants et accueillants. Les serveurs nous attendent à la porte et nous proposent d’entrer, nous promettant bières et festivités pour la nuit. « On se croirait à Las Vegas », lance Mr Routenvrac en apercevant les panneaux publicitaires clignotants.

Boum badaboum

Le centre de la ville de Xi’an est encerclé par des murailles. En son cœur, trônent les deux tours : la Drum Tower (la tour des tambours) et la Bell Tower (la tour des cloches). Nous n’avons pu voir que la cloche extérieure de cette dernière, fermée pour restauration. En revanche, nous avons pu visiter la Drum Tower. Cette tour servait autrefois à annoncer la fin de la journée, la fermeture des portes de la ville, sa mise en sécurité et enfin l’ouverture des portes au petit matin. Y sont présentés des tambours de toutes les tailles et au dernier étage, nous pouvons admirer une collection de meubles de salon, tables et chaises de l’époque Ming,…

Nous assistons à une petite représentation de tambours dans la salle principale. Mr Routenvrac, percussionniste amateur, repartirait bien un tambour sous le bras, mais ceux-ci sont un peu encombrants.

C’est le souk

Xi’an est une ville où la religion musulmane est majoritaire, c’est donc en plein cœur de la ville, non loin de la Drum Tower, que l’on trouve le quartier musulman. Un vrai souk, où, tous les5 mètres, le magasin de souvenirs change de propriétaire mais pas d’articles : caleçons Calvin Klein, couteaux suisses, montres Swatch, miniatures et chinoiseries en tous genres. Nous nous attarderons surtout sur les vendeurs ambulants qui ne manquent pas d’imagination pour nous offrir un repas.

Atelier poterie pour la Qin Dinasty

A près d’une heure de bus du centre de Xi’an, la Chine se vante de posséder la 8ème merveille du monde. Nous nous rendons avec beaucoup d’attente à la rencontre de l’armée de soldats en terre cuite de la Qin Dinasty.

Nous pénétrons sur un site construit il y a 2200 ans, détruit dans les années qui ont suivi et découvert il y a seulement 40 ans. L’entrée s’apparente d’avantage à un parc d’attractions qu’à un site archéologique. Mlle Cartensac est déçue de voir autant de reproductions en taille réelle avant même d’avoir pu apercevoir les vraies.

A l’intérieur du parc, seuls sont visibles de grands bâtiments, loin de l’image que nous nous faisons d’un site archéologique. Nous nous montrons un peu impatients, la première exposition du musée étant d’ailleurs consacrée à la grandeur et la magnificence du site. « Bon, ça commence où ? ».

Dans le musée, sont exposées de très belles pièces de bronze, des bijoux, des jarres,… découverts dans différentes places, tout autour de la ville. On y découvre également quelques explications historiques concernant la présence de tombes accompagnées de nombreux objets précieux mais aussi de la vie quotidienne. On estimait que l’empereur, ayant eu nécessité de tous ces objets durant sa vie mortelle, en aurait tout autant besoin dans l’au-delà. Des squelettes de chevaux révèlent que ces animaux auraient été enterrés vivants, pour les mêmes raisons. Le musée consacre une salle à deux magnifiques vestiges : deux chariots de bois, chacun dirigé par des chevaux de bronze et conduit par un homme, le tout en taille réduite. La restauration en est troublante. Les mores et les rennes des chevaux semblent parfaitement conservés.

Nous quittons le musée pour nous rendre dans les bâtiments 1, 2 et 3 construits sur les sites archéologiques eux-mêmes. Nous découvrons enfin les soldats. Dans les bâtiments 2 et 3, les fouilles n’ont pas véritablement commencée et donnent à voir que les portes du site et quelques soldats très abîmés. Dans le bâtiment 1, en revanche, nous pouvons admirer un vrai travail de reconstruction. Les soldats se tiennent debout, alignés les uns derrière les autres, sur plusieurs mètres de long. Des espaces de travail nous laissent entendre que les fouilles et les restaurations se poursuivent, mais la propreté et le rangement impeccable des bureaux vides nous amènent à nous questionner sur le « quand » et le « comment » de ce minutieux travail.

Un passage dans la salle de projection cinématographique nous aiguille sur quelques-unes de nos interrogations. Le site a été pillé, les statues massacrées et leurs lances volées quelques temps seulement après leur création. L’ensemble a été brûlé et tout s’est écroulé. Absolument oublié pendant deux millénaires, des tombes ont même été creusées sur le site durant des siècles avant qu’il ne soit découvert par hasard, il y a quarante ans. Impressionnés bien plus par l’histoire de cette armée que par le parc qui lui est consacré, nous retraversons l’armée de vendeurs et de photographes avant de rejoindre notre bus. Nous avons été surpris par l’attitude des chinois dans un lieu culturel. Ils courent, parlent à très haute voix, touchent les œuvres comme des enfants, et mitraillent avec leurs appareils photo chaque vitrine et chaque coin sans prendre le temps d’observer. La plupart du temps en groupe dirigé par un guide aux déplacements frénétiques.

Pop-corn et grand écran

Nous trouvons appropriées les fêtes de noël pour nous offrir une petite séance cinématographique dans la langue de Mao Tsé Tong. Depuis notre arrivée en Chine, nous croisons des affiches de promotion pour le film « les fleurs de la guerre ». Cela tombe bien, ce film est sous-titré en anglais. A la caisse, nous nous débrouillons plutôt bien. Il faut dire qu’ici tout est informatisé et l’on choisit l’emplacement de son siège comme au théâtre. La caissière nous remet nos places et deux bons d’achats de 10Y. Nous nous dirigeons alors vers le kiosque à pop-corn afin de dépenser nos 20Y. Deux glaces et un coca, pour un total de 21Y, nous n’aurons qu’1Y à débourser. Cependant, lorsqu’enfin, nous présentons nos bons, nous recevons 2 gros pop-corn et 2 jus d’orange. Nous sommes perplexes. Chargés de nos 7 gourmandises  bien encombrantes, nous comprenons, un peu tard, l’utilité des bons et payons nos 21Y.

Cap au Sud

Après ces 4 jours passés ici, nous continuons notre route vers le sud. Nous avons appris de notre dernière leçon en train et nous avons cette fois choisi la classe couchettes dures pour 28h et 2000kms…

Retrouvez l’ablum complet ici

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