Un cygne de dernière minute

« Je dois dire que je n’y croyais pas beaucoup » souffle Mr Routenvrac en déposant nos softshells verts fluo au vestiaire parmi une foule en tenue de soirée. Nous sommes vendredi 18 novembre, il est 18h10, nous n’avons plus qu’à parcourir un grand hall pour nous diriger vers nos places fortuites…

Nous sommes dans le plus grand théâtre de ballet de Russie. 24h auparavant, la billetterie affichait complet et Mlle Cartensac affichait une triste mine. Une fois de plus grâce au couchsurfing, notre hôte Semeon nous convainc de tout miser sur les annulations de dernière minute.

Un joli pari car pour moins de 8 €, nous avons obtenu deux places dont une au 3ème rang !!! Que rêver de mieux ? « Peut-être une robe et une parure de boucles d’oreilles pour mieux se fondre dans le décor » pense Mlle Cartensac… Mais nous avons opté pour le look aventurier, et ce, pour le pire comme pour le meilleur ! En découvrant la somptueuse salle de théâtre, Mlle Cartensac éblouie, accepte volontiers le compromis.

 Finalement, Semeon a annulé son rendez-vous professionnel et s’est procuré un billet de main à la main à l’entrée du théâtre. En s’approchant de la scène, nous assistons à un instant de cacophonie de l’orchestre en plein accordage. Il est temps de nous installer. Mlle Cartensac, assise aux premières loges, ne cesse de se répéter : « le lac des cygnes… Tchaïkovski… en Russie ».

La représentation dure plus de deux heures. Nous assistons impuissants à la tragique fin du prince et de son cygne… Debout, nous applaudissons avec entrain, comblés par tant de grâce et de talent. A l’autre bout du théâtre, Tchaïkovski nous interpelle. Il tient à prendre la pose auprès de Mr Routenvrac. Nous lui accordons cette grâce et quittons le théâtre, émerveillés.

Cette première expérience de ballet devrait nous laisser à tous deux un souvenir mémorable de Novosibirsk.

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